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ASLI ERDOGAN
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Aujourd’hui sera jugée l’écrivaine turque Asli Erdogan, 50 ans. Elle Risque la reclusion à perpetuité, le regime d’Ankara l’accuse de « propagande terroriste ».
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En réalité se sont ses textes qui sont en cause. Des romans courts et incisifs, des chroniques dans lesquelles elle défend le droit des Femmes en Turquie, les libertés publiques, la reconnaissance du génocide arménien, ou encore la cause des kurdes …
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» Je suis entre les mains d’un pouvoir très puissant qui se moque de la Vie Humaine, c’est ce que j’appelle un régime totalitaire. Voilà ce à quoi ça ressemble … Donc, j’ai arrêté de penser au Futur, en regardant l’Avenir objectivement, que peut-il m’arriver ? La prison ? L’Exil ? Ou peut-être être poignardée dans la rue par un nationaliste de 19 ans …. Les options ne sont pas très prometteuses, j’ai arrêté d’y penser …. « Ils » me diront ce que je dois faire, et je devrai le faire …. Mais j’espère quand même des excuses, peut-être après ma mort …. »
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Je vous invite à lire Asli Erdogan, une façon de la soutenir, de nous tenir à ses côté, d’être plus fort que les tyrans …
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MERCI …
Avec mon soutien aux privés de liberté.
N-L
A reblogué ceci sur Le monde est dans tes yeux …et a ajouté:
Il va falloir encore attendre, jusqu’en juin …. Voilà qui nous laisse le temps de découvrir son oeuvre ….
Les limites de l’écriture, limites qui ne peuvent être franchies sans incendie, sans désintégration, sans retour à la cendre, aux os et au silence… Si loin qu’elle puisse s’aventurer dans le Pays des Morts, l’écriture n’en ramènera jamais un seul. Si longtemps puisse-t-elle hanter les corridors, jamais elle n’ouvrira les verrous des cellules de torture. Si elle se risque à pénétrer dans les camps de concentration où les condamnés furent pendus aux portes décorées et rehaussées de maximes, elle pressent qu’elle n’en ressortira plus. Et si elle en revient pour pouvoir le raconter, ce sera au prix de l’abandon d’elle-même, en arrière, là-bas, derrière les barbelés infranchissables… Face à la mort, elle porte tous les masques qu’elle peut trouver. Lorsqu’elle essaie de résonner depuis le gouffre qui sépare les bourreaux des victimes, ce n’est que sa propre voix qu’elle entend, des mots qui s’étouffent avant même d’atteindre l’autre bord, avant les rives de la réalité et de l’avenir… La plupart de temps, elle choisit de rester à une distance relativement sûre, se contentant peut- être, pour la surmonter, de la responsabilité du “témoignage”.
Aussi excessivement facile, tardif et vain que cela soit, il faut le dire explicitement : nous sommes coupables.
Asli Erdoğan, prisonnière de la dictature turque
dont le procès aura lieu le 29 décembre prochain
A reblogué ceci sur levoyageurdesel.
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.